Au coeur du voyage du C.: se trouve une étoile qui le guide de par son flamboiement. Et au coeur cette étoile se trouve une lettre, G.
Ce symbole a une graphie proche du chiffre 6. 6, entre 5 et 7. Entre le C.: et le M.: et donc un passage inexorable, un lien mystique faisant le pont de l’un vers l’autre et placė au centre de la lumière, au centre de l’énergie, en notre centre en nous.
Cette lettre cache diverses significations.
- La Géométrie, qui est le fondement même de notre travail de construction interne,
- God, Dieu en anglais, car la spiritualité est aussi l’un de nos piliers peu importe notre confession, la divinité en nous un but à atteindre, sans oublier que les Saintes Ecritures recèlent des trésors enfouis de symbolisme a qui sait et veut les voir,
- GADLU, au nom de qui nous ouvrons et fermons nos travaux.
Et tellement d’autres significations qu’une vie entière ne pourrait les aborder sans en approfondir vraiment une seule.
Concentrons nous alors sur un défi personnel et marotte de votre serviteur, la Gravitation.
Nous allons aborder ce thème en refaisant ensemble le voyage intellectuel qui a mené à la Gravitation telle que connue de nos jours et en étudiant à chaque fois le pendant symbolique de la pensée matérielle.
Physique, metaphysique, blanc, noir, blanc, noir.
Voyageons alors ensemble sur le damier de nos connaissances, case après case vers une autre compréhension de l’espace temps.
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Tout corps lâché au dessus du sol a une fâcheuse tendance à vouloir y retourner. Une force en jeu, la gravité, fait choir tout corps en suspension et l’attire de manière rectiligne perpendiculairement au sol, si tant est que le dit sol est plat.
Cette force a permis le fil à plomb. Elle nous rappelle que nous sommes irrémédiablement attirés au sol, vers le monde physique, et que c’est par une force au moins égale que nous pouvons nous élever. Cette force c’est celle de notre intelligence. C’est l’esprit humain qui défie sans cesse la Gravité pour construire des édifices allant toujours plus haut, telle la Tour de Babel.
Comprendre et défier la Gravité est donc un enjeu majeur de l’être humain. Car maîtriser ce qui nous tient au sol est l’un des pas qui nous permet de nous élever. L’on peut y voir la métaphore des soucis, des erreurs, des regrets, toutes ces choses qui nous pèsent et parasitent notre réflexion dans notre chemin vers l’élévation spirituelle. Ce que nous nommerons de manière familière nos « valises », souvent issues des éléments perturbateurs extérieurs. La société, la famille sont parfois autant de poids qui nous clouent au sol et dont nous devons nous libérer. En l’occurrence c’est le regard des autres, mon sentiment d’imperfection qui me pousse à me conformer à une fausse image de moi. Je ne crois pas en moi, cela me retient au sol.
A l’époque antique, Aristote avait eu une mauvaise perception de la gravité, décrétant qu’il était normal que les choses choient vers la Terre, plate et inamovible, l’espace étant relégué à une vague notion d’éther. Tout ce qui est en haut a pour vocation à retourner vers le bas.
Il aura fallu l’intervention de Galilée (encore un G…) pour établir les bases des lois sur le mouvement et ainsi poser la première pierre à l’édifice de la relativité et une meilleure compréhension de l’espace.
Galilée définit que tout corps chute à la même vitesse et de la même façon, que ce soit sur un référentiel immobile ou se mouvant selon une trajectoire rectiligne et uniforme. Opérativement, sur un bateau avançant en ligne droite et sans accélération, un corps chutera de la même manière que sur la terre ferme. C’est ce qui fait aussi que sauter dans un bus en mouvement vous fait retomber à la même place et non au fond de celui-ci.
La gravité est donc universelle et indépendante de la masse, qui se définit comme la quantité de matière d’un objet.
Et surtout, un mouvement rectiligne uniforme est semblable à une absence de mouvement de ce point de vue.
Et c’est une chose que j’ai expérimenté tout au long de ma vie de profane. Une vie sans encombres, tracée en ligne droite. Aucune force ne s’y exerçait et cette vie était donc floue, absente de mouvement. Une vie telle un tunnel qui n’apporte donc pas d’évolution personnelle.
Il faut des éléments extérieurs, une accélération, pour modifier sa Gravité et sa course, changer les événements et évoluer. Une vie sans heurts est une vie sans élévation. Nous apprenons de nos erreurs et de nos choix de vie en fonction de leur gravité. C’est par exemple la mort de mon père qui m’a poussé à aller vers la F:.M:. à la fois pour honorer son enseignement et pour combler un vide métaphysique.
Newton a rebondi sur les lois de Galilée et en a agrandi le champ d’application. Les corps célestes sont tous soumis à la Gravité. Ils tombent eux aussi. Mais ils tombent si loin du corps au dessus duquel ils sont qu’ils tombent perpétuellement à côté, en faisant ainsi le tour et décrivant une orbite.
La Gravité devient universelle et cosmique. Elle régit l’univers. Le monde céleste est soumis aux mêmes lois de l’attraction que nous. Newton a aussi dit que la Gravité était une force qui s’exerçait dans l’espace de manière instantanée et en a définit la puissance comme proportionnelle au produit des masses et inversement proportionnelle au carré de la distance.
L’on comprend donc ici que la quantité de matière des corps qui s’attirent est un point important. Et que si l’un des corps est beaucoup plus important, tel un soleil, la masse de l’autre devient un élément négligeable.
C’est pour cela que les orbites existent. Un corps lourd devient un point central et emprisonne dans son espace tout ce qui est léger.
Combien de fois sommes nous prisonniers d’éléments extérieurs ? Les éléments de notre vie tellement importants qu’ils nous attirent inexorablement ? Un accident, un malheur ? J’ai expérimenté ceci récemment encore avec un adolescent dont le malheur et la tentative de suicide ont bouleversé le cours de la famille. Tout a fatalement tourné autour de cet événement dans les mois qui ont suivi. La course des lumières qui veillaient sur lui, comme sa mère, ont changé de trajectoire pour s’en rapprocher.
A ceci il faut donc répondre par l’équilibre, renforcer sa propre masse pour ne pas se faire avaler par le malheur. A l’obscurité nous répondons par la lumière, nous augmentons notre lumière pour avoir plus de poids dans les événements. Et à ce petit bonhomme attiré par la gravité de son malheur nous avons apporté attention et amour pour qu’il puisse prendre une nouvelle course.
Mais la loi de Newton détermine aussi que la distance entre les corps est d’autant plus dépendante de la distance.
L’attirance naît de la proximité avant tout. Je parle ici d’amour tel que je le vois aujourd’hui dans ma vie où ma proximité avec une personne chère a permis de développer une attirance puis de l’amour.
Je parle aussi du besoin parfois de devoir mettre de la distance avec les événements. La loi de Newton nous rappelle que le meilleur moyen de ne pas sombrer à l’attirance de l’obscurité c’est de faire un pas en arrière.
Dans mon emploi profane je suis souvent la tête dans le guidon, au plus proche des soucis, qui créent d’autres soucis en cascade. Et au moment où j’écris ces lignes je suis en repos suite à une opération chirurgicale. Je suis en retrait de tout cela et m’aperçoit de combien ces soucis sont parfois futiles et créés uniquement parce que je ne ressors pas la tête de l’eau. Combien sont comme moi, aspirés par leur travail au point de ne plus voir que le noir, à en oublier le blanc de leur vie ? Des professeurs qui ne vivent plus en dehors de leurs cours ? Des caissières maltraitées ? Des travailleurs sociaux qui perdent leur empathie ? Des relations personnelles toxiques avec des personnes prêtes à aspirer notre énergie ?
A cela je réponds : respirez, prenez de recul, quitte à faire le choix de changer de vie. La gravité naît de la proximité que l’on y met.
Les équations de Newton ayant permis un nombre d’avancées sans précédent, dont la découverte de nouvelles planètes, il aura fallu le G du génie, en la personne d’Einstein pour révolutionner la façon qu’à l’humanité d’appréhender l’univers.
Einstein a toujours cherché à unifier toutes les forces et les champs énergétiques dans un champ unifié, plus beau, plus esthétique selon lui. Il a d’abord réuni l’espace et le temps au sein de sa théorie de la relativité restreinte. L’un ne va pas sans l’autre et l’un et l’autre se déforme selon le point de vue que l’on prend et la vitesse que l’on atteint. La vitesse étant de l’énergie, on peut donc estimer que plus on met de l’énergie dans les choses et plus l’espace et le temps se déforment.
N’expérimentons-nous pas cette chose ici même au sein du temple ? Au moment même où la fusion de nos énergies dans l’égrégore orbitant autour du point central qu’est le Naos brise les barrières de l’espace et du temps ? Nous sommes au milieu des sables de Memphis, entre midi et minuit, peu importe ce que le monde profane nous dira.
Plus important encore, la lumière, l’énergie pure, la Vérité, est une limite, un absolu. Peu importe notre vitesse, la lumière ira toujours plus vite. Nous pouvons approcher la vérité mais ne jamais ÊTRE la vérité.
Cette manière d’approcher l’univers a servi de fondation a une nouvelle théorie, celle de la relativité Générale (un nouveau G).
Avant de plonger dans ses travaux, j’aimerais faire une apparté concernant une personne qui a énormément aidé Einstein durant ses travaux, un grand ami à lui et mathématicien, Michele Besso. Voici ce qu’Einstein en disait :
“Sa force ne réside pas dans l’apport personnel de matériaux de constructions mais à l’instar de Socrate dans leur polissage.” Je ne vous ferai pas de commentaire sur cette citation tant son esprit maçonnique est d’une exquise limpidité.
Que dit donc cette théorie de la relativité générale ? Elle part d’un principe simple : une personne dans une cage fermée ne verrait pas la différence si la cage est sur terre ou accélérée de manière régulière dans l’espace. La Gravité est telle une accélération, un mouvement.
En fait, ce que nous ressentons de la gravité n’est qu’une conséquence. Une conséquence de la masse des objets qui déforme l’espace temps dans un champ de gravitation. La gravité n’attire plus les objets mais les objets tombent prisonniers d’une courbure de l’espace, tel un bol. Et avec la vitesse suffisante, un objet en mouvement rectiligne uniforme va tourner au sein de ce bol.
Et de ceci découle une vision transformée de l’univers.
Chaque objet, chaque être de par sa masse, déforme l’espace temps. Nous créons notre propre gravité, attirant à nous tout ce qui se trouve prisonnier de notre champ de gravitation. Ce champ de gravitation sera t’il un champ de joie ou de peine, d’ignorance ou de connaissance, à nous de déterminer ce que nous voulons attirer à nous.
Mais nous sommes aussi influencés par d’autres champs de gravitation. Les événements extérieurs vers lesquels nous fonçons et qui croisent notre route. Comment s’en sortir alors ? Einstein nous donne la réponse. La vitesse, donc l’énergie que nous y mettons. N’y mettons pas d’énergie et nous sommes attirés vers le centre, écrasés. Mettons assez d’énergie et nous obtenons ce que l’on appelle une fronde gravitationnelle. On s’échappe alors du champ de gravité, fort de son énergie pour repartir plus vite, plus loin.
N’est-ce pas une belle leçon que nous donne l’univers ? Ne soyons pas prisonniers des choses qui nous attirent pour nous écraser. Rebondissons sur elles pour mieux repartir. Nous rejoignons là un vieil adage qui dit qu’il faut parfois toucher le fond pour rebondir. Tous ici avons expérimenté ceci, moi le premier. Ces moments de doute, ces moments où l’univers s’effondre. Comme lorsque ma maladie a été diagnostiquée. Ce champ de gravitation aurait pu m’écraser mais j’en ai fait une force. Pour me reconstruire, pour repenser ma vie et voir l’univers fort d’une nouvelle empathie envers tous les gens qui souffrent.
Les équations d’Einstein ont de plus permis de découvrir l’objet cosmique le plus important de notre Univers. Ils sont les points centraux de nos galaxies de par leur champ de gravitation quasi infini. Ils sont aussi les dévoreurs de monde et à terme avaleront tout l’univers pour lui redonner une stabilité mortuaire où ne résonneront même plus les échos de nos lumières. Je parle bien entendu des trous noirs, ces abîmes qui nous contemplent. Des étoiles qui se sont effondrées sur elles mêmes et d’une telle masse qu’elles déchirent l’espace temps pour en faire un puits sans fond.
Tout ce qui en approche, la matière, l’énergie, la lumière, l’information est aspiré pour ne plus ressortir. Et plus on le nourrit et plus il grossit.
Ce trou noir, dans notre vie, c’est l’anxiété, le doute, la perte de l’estime de soi.
Je suis anxieux par nature. Cet entêtement contre lequel je lutte depuis que je suis à nouveau né à la lumière de trop analyser les choses avec un filtre pessimiste car je ne vois pas le bonheur. Je refuse de le voir car je ne m’en sens pas digne et pense toujours qu’on me le retirera.
Trop de lourdeur, de poids inutile fait que je dévore mon univers et crée un trou noir qui fait tout disparaître : je crée ma bulle impénétrable. Je vois cet abîme et reste longtemps à le contempler. Trop souvent je marche à la frontière, espérant parfois tomber dedans pour de bon, par facilité, pour justifier cette peine que je m’inflige. Il est tellement plus simple de se laisser porter par la gravitation, de retomber au sol, de chuter des cieux et de creuser sa propre tombe. Tout est déjà planifié, il n’y a qu’un pas à faire.
Alors c’est là que la lumière de l’intelligence, des connaissances acquises à travers la maçonnerie et la reconnaissance du beau et du bon interviennent. L’Energie pure qui permet de rebondir sur cette force gravitationnelle sans limite pour aller encore plus loin. Nous avons ce pouvoir en nous de refuser d’entrer dans ces trous noirs que nous créons dans les moments de doute et de désespoir, ce choix de se conformer à notre serment et de faire chaque jour de nous même une meilleure version que la veille.
Mais même le trou noir n’est pas une fatalité en lui même. Il remue les choses, en attirent de nouvelles, réunit autour de lui.
Et laissé seul, sans le nourrir, un trou noir se dissipe. Oubliez le désespoir et il disparaît.
L’on dit même que tout ce qui est avalé par un trou noir réapparaît dans un autre univers par un trou blanc. Serait-ce un point d’entrée vers le mythique royaume de l’Agartha où toute la lumière de la connaissance irait se réfugier ?
Ne peut-on y voir aussi un symbole de l’alchimie ? Faudrait-il alors prendre pleinement connaissance de ce trou noir que l’on crée en nous pour aller plus loin ? Mourir à travers l’oeuvre au noir pour atteindre la purification de l’oeuvre au blanc ?
Noir
Blanc
Noir
Banc
Je suis donc revenu sur le damier. A travers la Gravitation, j’ai mené un voyage dans l’espace et dans le temps, et en moi même.
Je suis à nouveau au point de départ, entre l’obscurité du Nord et la clarté du Sud, mais plus fort d’une compréhension de moi même qui m’a permis de cerner la gravité des pensées que je fais peser sur mon parcours afin de reprendre ma course vers l’infini et au-delà.