L’égrégore

Qu’est-ce qu’un égrégore ? Laissons-nous porter simplement par ce texte en forme de poème…

Au cœur de mon âme, rayonne une flamme. Elle me dit que quelque part, dans l’infini des mondes, la paix n’est pas loin.

Au cœur de ma vie, je veux simplement dire qu’il suffit d’un peu de douceur, d’une main tendue pour que tout s’éclaire.

Au cœur de nos êtres, luit l’amour, qui s’épanouit dans la fraternité.

Au cœur de nos cœurs, dans le secret du temple, s’épanouit la lumière…

Comme une belle poésie, une litanie répétée à l’infini, les mots du rituel pénètrent mon âme en soif de devenir, égrenant un à un les flambeaux, étincelles de lumière, épis de renaissance qui feront le blé de demain. Bientôt, l’espace sacré s’illumine de mille feux.

En cette Saint-Jean d’hiver qui signe la renaissance de la lumière, les anges ont été convoqués. Je les ai vus, à l’ouverture des travaux… en fermant les yeux… L’espace s’est mis à tourbillonner, porté par les effluves sacrés de la myrrhe, élevant les vibrations jusqu’au point où s’effectue la rencontre des cœurs. « De la pure magie blanche ! » ces mots résonnent comme une évidence, une source limpide qui s’écoule du haut de la montagne de l’âme. Ils nous ont abreuvés quand nous avions soif. Ici, les cœurs vibrent à l’unisson. Ici, chaque être est maître de magie, qui transmet sa lumière aux autres, dans une chaine infinie de fraternité.

Main dans la main, nous restons face à face…. au-delà du temps et de l’espace, la chaine ininterrompue des frères passés, présents et à venir, nous relie à l’essence du monde.

Nous sommes une trentaine. La puissance de la forme d’amour que nous venons de créer viendra panser les blessures des plus faibles.

Au moment où cette gigantesque forme s’élève vers le ciel… Nous décollons. La qualité d’initié.

Il s’agit de quelque chose de subtil. Les liens intimes sont si profonds qu’on a parfois quelques surprises. Un franc-maçon se dévoile s’il le souhaite, mais ne dévoile jamais ses frères et sœurs. C’est la règle. Avec ce qui vient d’être expliqué, c’est facile à comprendre. C’est pour cela que nous avons des signes secrets de reconnaissance. Mais ils ne sont pas toujours utiles.

Je vais vous raconter quelques anecdotes amusantes. La vie d’un franc-maçon est parsemée délicatement de ce type d’anecdote. Un jour, je me trouvais dans le monde profane, dans un contexte de formation professionnelle. Sagement assis, nous étions cinq à attendre les formateurs. J’étais face à la porte. Lorsqu’ils sont entrés dans la salle j’ai eu un flash. Je les ai « vus » réellement « vus » en loge. Avant de regarder l’homme, mon âme a d’abord perçu le franc-maçon. Ils l’étaient effectivement, tous les deux. Ils portaient simplement en eux sur des plans plus subtils, la marque indéfectible de leur initiation. Je vous parle d’une perception personnelle. Mais j’ai également vécu l’inverse… Dans un salon professionnel je m’arrête sur un stand. Je rencontre le chef d’entreprise. Nous nous asseyons à une table. Au bout de cinq minutes, il se met à me parler subtilement de symbolique, pour me faire comprendre qu’il avait compris…

Rien ne l’indiquait. Pas un seul signe extérieur. Tout au moins, rien de ce que les yeux peuvent voir. Nous n’avons pas besoin de porter des signes ostensibles. Ce n’est bon que pour les religieux qui ont oublié le sens de leur baptême, ou pour les francs-maçons, heureusement rares, qui se sont trompés de vocation et confondent les loges avec des clubs professionnels.

Ces signes invisibles, l’initiation, nous a permis de les intégrer, avec la lumière qu’ils véhiculent. Tout comme le corps, l’âme a sa propre perception intime, sa propre respiration, qui lui fait percevoir ce qu’on ne voit bien qu’avec le cœur.