Le Maillet

Un outil sert à travailler, il aide au travail. En quoi cet outil peut-il m’aider ? Vous découvrirez ce qu’il a évéillé en moi.

Outil emblématique que j’aborderai en premier temps par un aperçu de son histoire, en rejoignant la symbolique par une rapide vue de sa structure. Il y a déjà plus de 5000 ans, des personnes décidèrent de découper la moelle longitudinalement, en rubans, de la tige triangulaire d’une plante aquatique et de la dresser en lamelles, de superposer, en croisant les couches et enfin de l’aplatir à coups de maillet : Le Papyrus était née (plante : Cypirus Papyrus).

En Égypte, il est utilisé pour dégrossir et pour affiner les œuvres.  Le décodage des tablettes mycéniennes, en 1952 par Michael Ventris, le mycénien étant la forme de grec la plus ancienne, a révélé l’existence du maillet, arme de Thor, dieu du tonnerre, outil de Héphaïstos, dieu du feu, de la forge et des volcans (nous sommes entre le 16eme et le 12eme siècle avant J.C.).

Les Étrusques, quant à eux, associaient le maillet à un démon horrible Charun, le génie funéraire, qui muni de cette arme, assenait le coup de grâce aux trépassés. L’histoire du maillet a continué sur beaucoup de continents, comme en Irlande avec le Dieu Dagma, ou encore le Dieu celte Sucellus chez les gaulois.

Mais il est soit destructeur, soit créateur. A l’image de ces deux extrémités mais aussi à celle de celui qui le manipule. Plus récemment, au Japon, Le Dieu Daikoku tient dans sa main droite une sorte de maillet en bois représentant la vertu du travail, et les légendes soulignent son pouvoir de faire jaillir de l’or. C’est au 19ème siècle que l’on retrace une utilisation plus funéraire, puisqu’il était posé sur le front des agonisants afin de faciliter le passage, l’envol de l’âme.

Deux maillets se distinguent, celui à la forme tronconique du sculpteur sur bois, qui lui permet de garder la même puissance de frappe quel que soit le point d’impact, la touche. Et celui, plus connu, à deux têtes conçu généralement en bois dur : le buis, choisi pour sa dureté et son symbole de fermeté et de persévérance. La tête de ce dernier est à l’équerre de son manche, il est équilibré et lisse, seul les travaux précédents en marque la surface. Il permet de travailler sans onde de choc perturbatrice. Après des recherches  et des lectures, qui m’ont permissent de découvrir l’histoire et les caractéristiques de cet outil, je me suis donc tourné vers une approche plus symbolique.

Mon premier réflexe a été de faire un tour du coté d’internet, premier lien quand nous tapons « maillet » dans le moteur de recherche et je suis tombé sur , je cite : « Le maillet symbole de l’intelligence qui agit et persévère, il dirige la pensée et amène la médiation de celui qui, dans le silence de la conscience, cherche la vérité » alors en grand merci pour cette accumulation de mot qui m’a plus perdu, même si j’ai cru, à la notion de silence, avoir compris, mais, non. Surtout que le terme recherche de vérité me paraît être un objectif n’appartenant pas à l’échelle humaine.C’est en cherchant donc d’autres écrits que j’ai pu apporter une analyse personnelle, en croisant toutes ces informations entre d’elles, et avec mon intuition. Mais la complexité symbolique de cet outil m’a forcé à laisser des chemins à une exploration future.
Beaucoup de données se recoupent sur le fait qu’il est le symbole de la volonté agissante, il dirige l’action, mais qu’il ne se tient pas de la même manière selon sa propre expérience. Force, puissance constante dans le travail, il serait donc lié à la deuxième colonne, symbolisant la Force, puissance absolue de la lumière. Concept mis en évidence plus haut avec le Dieu du tonnerre Thor, être invoquant la foudre perçant les nuages, apportant la lumière dans l’obscurité dans un bruit fracassant mais limpide.

Je commence à cerner cette phrase : « dégrossir notre pierre brute » même si je débute à peine. C’est l’outil qui symbolise donc ma volonté de travailler sur moi-même, cela demande d’être celui qui agit, avec un travail régulier. La Force n’étant pas dans la puissance d’un coup, mais elle s’exprime par la fréquence à laquelle il est donné. On ne progresse pas sur nous même en travaillant de temps en temps tel un bourreau du travail mais en s’investissant tous les jours. Il faut mettre en pratique les notions misent en évidence par nos recherches.

Il est dit aussi qu’elle est ordonnatrice, il faut être rigoureux et modéré, il ne faut pas partir dans une recherche aléatoire trop vaste. En effet, Il faut se concentrer et axer ces recherches vers les chemins qui nous correspondent, ceux qui nous parlent c’est le symbolisme du ciseau outil indissociable du maillet. Il ne faut pas oublier que le maillet est aussi une force destructrice, mal utilisé il peut provoquer de lourdes conséquences. En recherchant dans toutes les directions, sans rigueur, l’Homme se perdra tel ceux qui court sur les chemins kabbalistiques. Il faut faire preuve de discernements pour  ne pas abimer sa pierre ou pire de la briser. Je comprends un peu mieux certains écrits, l’apprenti utilise le maillet pour éclaircir les zones d’ombre, zone marqués par les convictions, certitudes, passions formant des proéminences de sa vie de profane. Il tient le maillet verticalement et frappe du haut vers le bas, du ciel et apporte la lumière sur soi. Un chemin que je note pour l’avenir (cette phrase a elle seule, me fait fourmiller le cerveau, elle semble résumer tant de chose mais ce n’est pas le moment). Notre pierre deviendra-t-elle une sphère dans le temps infini parfait, symbole de l’infiniment petit et de l’énergie ? Ou un cube, représentation schématique des 3 dimensions invariable au temps ?

C’est donc après avoir acquis une certaine dextérité, capacité à comprendre ces actes, qu’il devient compagnon. Il tient alors le maillet horizontalement cherchant à rectifier les aspérités, les éclats étant moins volumineux, le travail est plus précis, plus ciblé. Après ce degré, il devient Maître, l’outil prend alors une autre fonction, il marque le rythme et permet d’assurer le bon déroulement des travaux.
Le maillet est symbole d’une force créatrice et ordonnatrice qui quand elle agit sur la matière, impose à celle-ci une réponse sonore pur et clair, tel l’orage, sans onde perturbatrice. Il permet d’avoir, avec précision, la fréquence nécessaire pour faire prendre vie à la matière.
Je comprends mieux pourquoi, récemment, un samedi en fin de journée il me semble, étant dans l’obscurité aux milieux de bruit guidé par une personne transpirant à forte goutte, on m’avait stoppé dans ma route, ou mon cheminement oscillatoire plutôt, grâce à l’extrémité supérieur d’un maillet, dirait-on par le milieu de son sommet, sur mon torse, juste au-dessus du cœur.

C’est grâce à cette recherche que je peux aujourd’hui vous dire merci, oui merci d’avoir donné vie à cette matière profane, inanimé, en utilisant cet outil d’un geste rare, de m’avoir permis par cette symbolique : de naitre.

J’ai dit ! V . . . M . . .
J. . . D. . . B . . .
02 février 2015